2024
Kim Waldron ltée : société civile
D’un projet artistique à l’autre, depuis plus de vingt ans, Kim Waldron s’entraîne à modifier sa perspective en empruntant, pendant une période donnée, les conditions de vie et l’expérience quotidienne d’autres personnes. Elle s’est ainsi glissée dans l’intimité domestique de couples, dans la peau et les vêtements de divers professionnels, dans les rôles et responsabilités d’une politicienne ou dans les actions manufacturières des Chinois. Ce faisant, elle remonte et élargit graduellement l’enchaînement des gestes et des enjeux sociaux qui lient les êtres les uns aux autres à différentes échelles. Les séries photographiques qu’elle tire de ces essais témoignent vivement du fait que « faire société » est une aventure exigeant la définition volontaire d’une éthique individuelle, l’action au sein de relations familiales données et créées, l’implication dans des communautés inscrites dans des localités et la militance dans un monde globalisé.
En rassemblant pour la première fois tous ses projets, cette exposition-bilan révèle un vaste autoportrait à la fois singulier et multiple, vrai et fictionnel, ponctuel et temporel, incarné et délégué, où la présence récurrente de l’artiste modélise, sans pour autant faire de soi une source d’exemplarité, les débats, limites et complexités de tout engagement dans la société civile. En 2023, Kim Waldron s’est incorporée afin de réfléchir à la structure capitaliste de l’entreprise et à son emprise sur les décisions collectives. Administrée par elle-même et trois commissaires, la Société Kim Waldron ltée ne vend rien et n’offre aucun service. En s’activant à la production d’une exposition, elle cherche plutôt à agir concrètement dans le réel pour imaginer comment améliorer ce système de gouvernance, le nourrir d’une dimension humaine, rendre transparentes les valeurs de ses membres et en faire un véritable lieu de confiance.
Vernissage le samedi 20 janvier 2024 de 14 h à 17 h
En présence de l’artiste Kim Waldron et des commissaires Louise Déry, Michèle Magema et Anne-Marie Ninacs
Présentation de l’exposition sous forme d’une visite commentée suivie d’une période de questions et d’échanges.
Kim Waldron, vidéo de l’exposition Kim Waldron ltée : société civile présentée à EXPRESSION, 3 min 22 s. © Félix Bouchard
Récits de la création du monde : Surnaturel
Provenant de différents territoires et nations, les commissaires de la 7e édition de la Biennale d’art contemporain autochtone (BACA) unissent leurs forces pour présenter une série d’expositions mettant en lumière les œuvres de plus de 60 artistes autochtones. Sous la bannière des Récits de création du monde, des sous-thèmes ont été attribués à chacun des espaces participants. Le thème du Surnaturel a été retenu pour les salles d’EXPRESSION.
En plus des observations scientifiques et des lois de la nature, il existe des histoires surnaturelles. Les récits de nos diverses communautés transmettent des modes de création et des systèmes de croyance qui sous-tendent nos pratiques culturelles et, ultimement, nos identités. Des personnages connus, tels que le Trickster [Filou], figurent dans de nombreuses communautés, nous offrant conseils et moyens de défier les normes sociétales. Des moments propices à l’apprentissage sont intégrés dans bon nombre de ces histoires, afin de transmettre de précieuses leçons aux prochaines générations. Or, les récits les plus récurrents et les plus importants sont sans doute ceux portant sur la création du monde. Ce sont les témoignages des origines de nos nations qui font de nous des peuples autochtones, et c’est dans ces récits que nous trouvons nos croyances, nos voix et nos pouvoirs.
Toutes les œuvres présentées à EXPRESSION sont fortes en soi, mais lorsque réunies, leur impact est considérable et suscite la réflexion. Chaque artiste apporte une contribution remarquable dans une variété de techniques, comprenant l’installation, la sculpture, la peinture, le dessin et la vidéo. Outre leur contenu, la taille même de nombreuses œuvres sort de l’ordinaire. Nous invitons les membres du public à se laisser immerger dans un univers surnaturel.
La Biennale d’art contemporain autochtone (BACA) tient à remercier le Conseil des Arts du Canada, le gouvernement du Québec – Conseil des arts et des lettres du Québec, Fonds d’investissement pour le rayonnement de la Métropole, Secrétariat des affaires autochtones –, le Conseil des arts de Montréal, Tourisme Montréal, ainsi que ses partenaires de diffusion et des médias.
Lancée en 2012, la Biennale d’art contemporain autochtone (BACA) est un organisme à but non lucratif basé à Montréal (enregistré en 2016) qui promeut le travail des artistes autochtones. La biennale se déroule dans plusieurs lieux, et chaque itération porte sur un thème spécifique. L’événement s’adresse à un public de plus en plus large – autochtone et non autochtone – et présente des artistes établi e s et en émergence. La mission de la BACA est de promouvoir l’art autochtone, de sensibiliser le public et de l’informer des enjeux culturels propres aux Premières Nations.
Vernissage le samedi 8 juin 2024
De 13 h à 17 h
En présence de Samuel Ojeda et des RedTail Spirit Singer
Biennale d’art contemporain autochtone (BACA), Vidéo de l’exposition Récits de la création du monde : Surnaturel présentée à EXPRESSION, 6 min 20 s. © Félix Bouchard
Biennale d’art contemporain autochtone (BACA), Vidéo de l’exposition Récits de la création du monde : Surnaturel présentée à EXPRESSION, 29 min 15 s. © NousTV
Échos chromatiques
Vernissage le vendredi 10 mai 2024 à 17 h
Comme le veut la tradition, les étudiantEXPRESSION, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe. Intitulée Échos chromatiques, l’exposition fera découvrir les œuvres de 33 étudiant e s du 10 au 19 mai.
e s du programme d’Arts visuels et médiatiques du Cégep de Saint-Hyacinthe présentent le fruit de leur formation dans une exposition de groupe qui se tient àEn présence d’invités protocolaires et du grand public, des prix seront remis aux finissant
e s les plus méritant e s lors de la soirée d’ouverture le vendredi 10 mai à 17h.Alors que, tout au cours de leur formation collégiale, les étudiant
e s ont souvent été porté e s par les consignes et les contraintes thématiques dans la réalisation de projets artistiques, ce sont des œuvres plus personnelles et longuement travaillées qu’offre cette exposition. Dans leur texte de présentation, le groupe affirme son désir d’authenticité : « Échos chromatiques regroupe les explorations d’une cohorte diversifiée et enthousiaste, à travers lesquelles se répondent des récits uniques, des questionnements impromptus, et où chacune des nuances évoque un investissement profond et ressenti »Inédites, les œuvres présentées attestent du cheminement des étudiant
e s en une variété de techniques (dessin, peinture, sculpture, installation, photographie, vidéo, animation 3D…) explorées au cours de leur formation ou développées pour ce projet spécifique avec la volonté d’un aboutissement plus marqué.Cette exposition à la palette audacieuse met en lumière le travail acharné des étudiant
e s qui vous convient à : « plonger dans un monde où les pigments s’entrelacent pour narrer des histoires inédites, où chaque teinte résonne comme une note inattendue dans une grande symphonie créative. »Nous vous attendons en grand nombre !
Relations végétales
Exposition au Jardin Daniel A. Séguin
Vernissage le samedi 29 juin 2024
10 h à 12 h
Prochaine activité : Du bleu sur les doigts. Atelier-discussion autour de l’indigo et des teintures végétales dans le cadre de l’exposition Relations végétales au Jardin
Relations végétales met en lumière le don des plantes à créer du lien : entre elles, avec nous et entre nous. À la suite d’une première incursion en 2021, Annie France Leclerc renoue avec le Jardin Daniel A. Séguin en proposant une installation à volets multiples, produite à partir de plantes tinctoriales qui y ont été cueillies et séchées comme le cosmos sulfureux, le sorgho à balai, le sumac vinaigrier ou encore l’indigo japonais. La présence de chacune des plantes se fait sentir autant dans de larges drapés teints, où se côtoient les essences colorées de plusieurs de ces espèces à la fois, que dans un jardin réalisé par l’artiste.
En incitant les publics à s’aventurer à même ce jardin – de parcourir ses sentiers invitants, de se poser grâce au mobilier à l’effigie des végétaux avoisinants –, Annie France présente une alternative aux codes conventionnels voulant que l’on conserve une distance entre œuvre et visiteur
euse. Par la même occasion, l’artiste réaffirme la place que se doit d’occuper l’être humain au sein de son écosystème ; alors que l’urgence climatique peut pousser à croire que la nature se porterait mieux sans présence humaine, l’artiste revendique les actions que nous posons comme pouvant être non seulement harmonieuses, mais nécessaires. Qui prend soin du jardin si ce n’est le la jardinier ière ?Il résulte de ce projet des lieux de compagnonnage, façonnés dans le temps et dans la complicité, où il fait bon se recueillir et entrer en relation avec les êtres sociaux que sont les plantes. Des rencontres avec les publics sont également organisées au gré de l’exposition de façon à permettre à l’artiste de transmettre ses savoirs liés à la teinture végétale, d’entrer en conversation et de simplement partager un moment entre individus curieux de nature.
– Ariel Rondeau
Chapeautée par le centre EXPRESSION, l’exposition Relations végétales prend place au Jardin Daniel A. Séguin et évoluera durant deux saisons, simultanément avec son environnement, et grâce à tous ces gestes posés, parfois intentionnels, parfois instinctifs, ou simplement poussés par le vent.
Annie France Leclerc, vidéo de l’exposition Relations végétales présentée à EXPRESSION, 4 min 25 s. © Félix Bouchard
Architectures éphémères - Les bancs
Une résidence de François Mathieu, à Saint-Hyacinthe, à l’église Notre-Dame-du-Rosaire
Architectures éphémères - Les bancs (été 2024)
Pendant l’été 2024, EXPRESSION invite, en collaboration avec la Ville de Saint-Hyacinthe, l’artiste François Mathieu à réaliser une résidence à l’intérieur de l’église Notre-Dame-du-Rosaire. Pendant cette résidence, constituée de quatre séjours répartis au cours de l’été, l’artiste compte modifier l’emplacement des bancs dans la nef de l’église, suggérant en quelque sorte, par leur redéploiement dans l’espace, que ces bancs s’envolent, que ces bancs seront appelés à quitter ce lieu désacralisé en voie de requalification. Particulièrement concerné par le contexte actuel, où des églises, couvents et monastères cessent leurs activités, l’artiste François Mathieu nous propose sa vision des choses en s’imprégnant de ce vaste espace qui impose le respect, indépendamment de nos croyances.
Cette résidence précède une série d’activités qui se tiendra à Saint-Hyacinthe à l’automne 2024 sous l’appellation : Du cultuel au culturel. Cette réflexion portée par des organismes maskoutains consiste à réfléchir l’avenir, non seulement de nos bâtiments, mais aussi, de nos croyances et pratiques qui prennent aujourd’hui des formes diverses.
À la suite de cette résidence, François Mathieu présentera une exposition qui se tiendra en deux lieux : à EXPRESSION, à l’étage du Marché public, du 28 septembre au 22 décembre 2024 ; et à l’église Notre-Dame-du-Rosaire, durant cinq fins de semaine, au cours de l’automne, du vendredi au dimanche.
L’artiste remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son soutien financier.
Les coulisses de la résidence de François Mathieu à l’église Notre-Dame-du-Rosaire, 3 min 48 s., © Félix Bouchard
Architectures éphémères - Les bancs
Vernissage de l’exposition en deux lieux lors des Journées de la culture
Le samedi 28 septembre 2024 11 h 30 et 14 h
Architectures éphémères - Les bancs est un vaste projet entrepris par l’artiste François Mathieu, en étroite collaboration avec EXPRESSION, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe. Ce projet se décline en deux temps : une résidence de quatre semaines dans l’église Notre-Dame-du-Rosaire, durant l’été 2024 ; et, résultat de cette résidence, la présentation d’une exposition en deux lieux à l’automne 2024. Dans ce contexte, le mandat de François Mathieu consiste à faire usage des « bancs » de l’église, dont quelques-uns, transportés jusqu’au deuxième étage du marché, à EXPRESSION.
Conscients du riche enjeu symbolique que constitue ce projet, l’artiste et EXPRESSION souhaitent poser un geste conséquent avant le chantier de transformation de l’église appelée à devenir le Musée d’art et société (MAS). Par un audacieux redéploiement des bancs dans la nef de l’église, et la transformation d’une partie de ce mobilier, à EXPRESSION, ce projet met en lumière le passage historique du cultuel au culturel que connait une part du patrimoine bâti religieux québécois.
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À l’église, il semble que les bancs décollent du plancher, s’envolent, en quelque sorte propulsés à l’aide d’un pied de biche manié par l’artiste. À EXPRESSION, leur transformation ouvre d’autres pistes d’appréciation et de réflexion. La tour de François Mathieu exposée à EXPRESSION n’est pas sans rappeler la tour Tatline et la devise de cet artiste russe : « De vrais matériaux dans le vrai espace », comme si le sculpteur en l’artiste tenait à affirmer la matérialité des choses, pouvant par ailleurs être intimement liée à l’art et à la spiritualité. De manière plus discrète, la « sphère », forme fétiche de l’artiste, trouve aussi sa place au sein de ce projet, à l’église et à EXPRESSION ; et c’est ainsi que, dans son atelier, des bancs furent transformés en sphères à l’aide d’une machine ingénieuse de son invention.
Avec les notions qui traversent ses deux projets installatifs— la pesanteur, l’élévation, l’éphémérité et le sphérique —, François Mathieu nous engage sur la voie d’une réflexion métaphysique portant sur la matérialité d’objets jouissant d’une forte valeur symbolique. Par sa démarche, l’artiste souligne leur importance en tant que déclencheurs, c’est-à-dire comme véritable objet (premier) de fascination, valorisant ainsi leur capacité à susciter des émotions et des réflexions qui, selon les époques et les croyances, connaissent des variations. En somme, les œuvres de François Mathieu nous invitent à contempler la cohabitation de l’intemporel et de l’éphémère, et tout ça, grâce à un mobilier en bois… chargé de sens. À ce sujet, l’artiste ajoute fort judicieusement : « La quête à travers la matière, c’est un peu une définition de l’art. »
Marcel Blouin
EXPRESSION, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe
L’artiste tient à remercier le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son soutien au projet Architectures éphémères – Les bancs.
L’exposition Architectures éphémères - Les bancs de l’artiste François Mathieu est présentée en deux lieux :
À EXPRESSION, selon les heures régulières du centre.
À l’Église Notre-Dame-Du-Rosaire, selon les dates suivantes :
Du vendredi au dimanche
de midi à 17 h
Du 18 au 20 octobre 2024
Du 1er au 3 novembre 2024
Visitez l’exposition en présence de l’artiste les dimanches de novembre, de midi à 17 h :
10 novembre 2024
24 novembre 2024
Vidéo des expositions Architectures éphémères - Les bancs de l’artiste François Mathieu et Chemin de croix présentées à EXPRESSION, 6 min 39 s. © Félix Bouchard
Les coulisses de la résidence de François Mathieu à l’église Notre-Dame-du-Rosaire, 3 min 48 s., © Félix Bouchard
Chemin de croix
Une exposition présentée dans le cadre des activités Du cultuel au culturel
Vernissage de l’exposition lors des Journées de la culture
Le samedi 28 septembre 2024 à 14 h 30
L’exposition Chemin de croix permet de (re)découvrir (autrement) les fondements des quatorze stations que l’on retrouve généralement en pourtour de la nef de nos églises. Traditionnellement, le Chemin de croix est une invitation à méditer sur la Passion du Christ, suite à sa condamnation, à l’issue de son procès, par le préfet romain Ponce Pilate qui a ordonné sa crucifixion. Au-delà de ces considérations historiques, le chemin de croix propose une démarche spirituelle, une introspection, une réflexion sur la vie, la souffrance, la mort et la disparition.
Cherchant un symbole fort et très visible de la chrétienté, nous souhaitions concentrer notre démarche sur un seul objet ; et c’est alors que nous avons opté pour la croix, permettant ainsi d’en faire un objet de réflexion allant au-delà du Chemin de croix. Cette exposition en quatorze stations nous propose donc d’explorer un symbole fort dans notre société. Porteuse de sens, la croix s’est présentée, à travers le temps, sous différentes formes, faisant appel à tous les matériaux, accrochée à tant de nos murs, publics et privés, comme signe distinctif de la chrétienté. C’est depuis le IVe siècle que la croix s’est imposée comme emblème du christianisme.
À l’instar de l’artiste François Mathieu, faisant usage de bancs d’église et d’agenouilloirs, par cette exposition, nous croyons qu’il est important de nous intéresser, aujourd’hui, aux objets qui étaient jadis chargés de sens, tout en nous demandant : qu’advient-il de nos croyances dès lors qu’elles empruntent des voies diverses ? quel espace devons-nous allouer à ces symboles et à ces objets, telle la croix ? sommes-nous devenus des êtres moins spirituels pour autant, avec les changements que nous connaissons ?
À l’église Notre-Dame-du-Rosaire
Visite commentée des 14 stations du chemin de croix de l’église Notre-Dame-du-Rosaire animée par l’historienne Suzanne Saint-Amour
Les dimanches 20 octobre et 3 novembre 2024
14 h à 15 h
Visionnez la présentation de l’exposition par la commissaire Suzanne Saint-Amour à partir de 4 min 20 s :
Vidéo des expositions Architectures éphémères - Les bancs de l’artiste François Mathieu et Chemin de croix présentées à EXPRESSION, 6 min 39 s. © Félix Bouchard