ORANGE 6e Édition. Conjuguer la traçabilité

ORANGE, L’événement d’art actuel de Saint-Hyacinthe – 6e édition
Du 16 septembre au 28 octobre 2018

Projets inédits et résidences en milieux agricoles

Lieux

  1. EXPRESSION : 2e étage du Marché public, 495, avenue Saint-Simon, Saint-Hyacinthe
  2. Chapelle des Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe : 2245, avenue Raymond, Saint-Hyacinthe
  3. Jardin Daniel A. Séguin : 3211, rue Sicotte, Saint-Hyacinthe
  4. Cégep de Saint-Hyacinthe, La Verrière : 3000, avenue Boullé, Saint-Hyacinthe

Jumelant leurs expertises d’agronome et d’historienne de l’art, les commissaires Isabelle et Marie-Ève Charron proposent une édition aux arrimages concrets entre les mondes agroalimentaire et artistique. Plusieurs des œuvres présentées sont le résultat de « rendez-vous à l’aveugle » entre artistes et partenaires agricoles autour de la notion de traçabilité, fil conducteur de l’événement.

Au cœur de nombreux enjeux actuels en agroalimentaire, la traçabilité favorise aussi des liens féconds avec des préoccupations artistiques. Vouloir assurer la provenance ou la différenciation d’un produit par la traçabilité s’apparente à des questions typiques au monde de l’art. La traçabilité permet de retracer le parcours d’un produit, de sa production à sa distribution, alors que l’œuvre d’art est rattachée à son auteur.e, depuis sa genèse jusqu’à sa présentation. La « traçabilité » garantit, authentifie et indexe la valeur (monétaire, esthétique, qualitative) du produit, du geste, de l’action ou de l’œuvre ; la traçabilité rassure, même. En art, la signature et l’attribution orientent la réception de l’œuvre par le public et confortent le marché ou les musées. Les 13 projets artistiques abordent de manière inédite des déclinaisons de la traçabilité telles celles de la génétique laitière, des œufs, de la pollinisation, des semences et de la production céréalière et acéricole.

ORANGE 2018 propose un itinéraire entre quatre lieux de diffusion, liés par leur vocation au thème. Cette mise en exposition place les citoyen.ne.s au cœur d’un événement pratiquant des conjugaisons entre l’art et l’agriculture, aussi stimulantes que nécessaires à notre époque.

Vernissage et visite commentée le dimanche 16 septembre 2018 à 13 h

Site Internet de l’événement

Vidéo de l’événement ORANGE, L’événement d’art actuel de Saint-Hyacinthe – 6e édition. © NousTV

Ma langue est un sable mouvant

Née à São Paulo, au Brésil, l’artiste multidisciplinaire Giorgia Volpe vit et travaille à Québec depuis 1998. Accordant une fine attention à la « mémoire », individuelle et collective, sa pratique porte sur les diverses réalités du corps et de l’esprit, de sa relation nouée avec l’autre, avec les autres, avec son environnement immédiat. Intéressée par le tissu social, les traditions et l’idée de transmission de savoir-faire, elle se penche sur le processus évolutif plutôt que sur l’œuvre achevée : « Je développe et déplie des éléments qui s’étalent, se répètent et envahissent. » Par son œuvre, l’artiste nous convie à une réflexion, à guérir des plaies, à briser les structures mentales dans lesquelles nous avons tendance à nous emprisonner sans trop savoir pourquoi, sans jamais avoir pris le temps d’identifier l’origine de ces visions unidirectionnelles qui s’incrustent insidieusement.

Pour l’exposition présentée à Saint-Hyacinthe, l’équipe d’EXPRESSION accompagne Giorgia Volpe dans une opération qui consiste à revisiter l’œuvre de l’artiste de manière intuitive, par la rencontre de réalisations antérieures et d’œuvres inédites. Guidée par le surréalisme et l’onirique, Ma langue est un sable mouvant néglige volontairement les conventions de la rétrospective muséale. Avec la ferme intention d’habiter et d’habiller le lieu, à caractère installatif, l’exposition permet aussi d’apprécier des œuvres picturales et sculpturales. Cette collaboration témoigne d’une pratique qui la conduit à réaliser des expérimentations polymorphes, faisant appel au tissage, au mixage, au métissage, au dessin, au projet in situ, aux actions, à l’installation, à la vidéo et à la photographie. Une bonne part du génie de l’artiste consiste, on l’a compris, à tisser des liens entre ces particules, composantes, objets.

Visite commentée et vernissage le samedi 17 novembre 2018 à 14 h

Giorgia Volpe, vidéo de l’exposition Ma langue est un sable mouvant présentée à EXPRESSION, 1 min 44 s. © NousTV

Aux confins du visible

Exposition double présentée à Plein sud, centre d’exposition en art actuel à Longueuil du 17 février au 7 avril 2018 et à EXPRESSION jusqu’au 22 avril 2018.

L’œuvre de Denis Farley s’est longtemps distinguée par une attention soutenue portée aux systèmes de vision. Chambres obscures, dispositifs de télésurveillance ou observatoires astronomiques ont en effet formé le socle thématique d’une pratique artistique mettant en exergue des sites d’observation et des « instruments » optiques. Elle-même machine de vision, la photographie a également été soumise à l’enquête. Une interrogation sur le visible animait ainsi la démarche de Farley, tant sur le plan du sujet que sur celui des formes représentatives retenues.

Plus récemment, mais fort de ses réalisations antérieures, Farley a modulé son approche en s’intéressant cette fois au monde de l’« infravisible » : flux, ondes, algorithmes et autres impulsions électriques de la communication instantanée et du partage tous azimuts des images constituent désormais les objets de ses investigations. Mais comment représenter ces éléments intangibles ? De même que l’arbre qui ploie traduit la force du vent, ce sont les systèmes de transmission, de relais ou de captation des informations, les dispositifs de gestion et de stockage de données (les « nuages » ou clouds) que Farley choisit de représenter, donnant ainsi à voir, ou plutôt à concevoir, ce qui se dérobe à la vue.

C’est à ces travaux réalisés au cours des dix dernières années que cette exposition est consacrée. Si cette dernière n’est pas de nature rétrospective, elle propose néanmoins, par la présentation d’œuvres sondant les confins du visible, de repenser le paradigme de la vision, si prégnant dans les premières œuvres de Denis Farley.

Vernissage à Plein sud le samedi 17 février 2018 à 13 h
Vernissage et visite commentée à EXPRESSION le samedi 17 février 2018 à 15 h 30