Conditions existantes / Existing Conditions

Dans l’exposition Conditions existantes, Karilee Fuglem présente des œuvres inédites en plus d’une rétrospective couvrant les vingt dernières années de sa pratique. L’artiste propose de considérer le lieu, EXPRESSION, comme un filtre avec le monde extérieur — un filtre au travers duquel certaines choses se révèlent, alors que d’autres tendent à disparaître. Son travail naît de l’observation d’un espace donné, de ses détails et particularités architecturales, de la façon dont l’air y circule et des endroits où l’ombre tranche avec la lumière naturelle.

Souvent visuellement subtils, les dessins, installations, sculptures et photographies de Fuglem exigent que l’on s’y attarde pour s’en imprégner. L’artiste utilise des objets de tous les jours afin de maintenir un contact étroit avec certains aspects du quotidien couramment négligés ou tenus pour acquis : des kilomètres de fins monofilaments qui donnent corps à des sculptures presque invisibles ; des bandelettes d’acétate et de mouchoirs qui, suspendues, réagissent au moindre souffle ou réfléchissent le moindre filet de lumière. « Les choses bougent de concert avec nos mouvements et influencent la perception que nous en avons, puisque le même air qui les fait danser touche aussi notre peau », explique Fuglem. Son travail donne à voir, au-delà du simple regard, ce qui se dérobe à l’œil : le souffle, les particules de poussière, les pensées à la dérive. « Toutes les surfaces, de notre peau aux murs qui nous entourent, sont réfléchissantes, mais ce phénomène est si naturel, si familier, qu’il faut savoir se laisser surprendre pour pouvoirs’en émerveiller. Il y a, entre notre peau et les murs, tellement plus encore. »

Visite commentée et vernissage le samedi 27 mai 2017 à 14 h

Karilee Fuglem, vidéo de l’exposition Conditions existantes / Existing Conditions présentée à EXPRESSION, 1 min 20 s. © NousTV

L'ombre d'un doute

Karine Payette place l’ambivalence et l’entre-deux au centre de ses réflexions. Cet état d’incertitude se traduit par la réalisation de mises en scène énigmatiques où interagissent des sujets et des objets qui se rattachent le plus souvent au quotidien. Ces moments arrêtés, ces scènes, sont source constante d’inspiration et lui permettent d’aborder différents thèmes comme celui, central, de l'instabilité de la matière et des formes avec lesquelles nous cohabitons.

Rassemblant œuvres anciennes et récentes, L’ombre d’un doute constitue une clé de lecture de l’ensemble de la démarche de l’artiste depuis ses débuts. L’exposition présente un corpus vaste et varié, composé d’installations, de sculptures, de photographies et de vidéos. À travers des mises en scène dont le temps semble suspendu, Karine Payette examine la relation du corps à son environnement. En dépit de leur apparente tranquillité, ces œuvres peuvent éveiller en nous une certaine ambiguïté, un sentiment d’inquiétante étrangeté.

L’ombre d’un doute montre la récurrence de motifs dans l’œuvre de l’artiste tels que sa tendance à construire des univers empreints de tension, sa fascination pour les zones troubles et son intérêt pour l’illusoire.

Une petite pièce où se côtoient croquis, notes personnelles et artéfacts fait également partie de l’exposition.

Visite commentée et vernissage le samedi 11 février 2017 à 14 h.

Room(s) to move : je, tu, elle

Exposition en trois volets, présentés par EXPRESSION, le MacLaren Art Centre et le Musée d’art contemporain des Laurentides, Room(s) to move : je, tu, elle est l’occasion de faire le point sur la pratique des sept dernières années de Sophie Jodoin.

Le corps, d’abord très présent dans son imagerie, s’y fait maintenant plus discret. Désormais, sa présence se manifeste également par la prise en compte des déplacements du visiteur, qui devient partie prenante des situations que Jodoin construit par ces trois volets. Ils déclinent chacun un point de vue sur la réalité d’une femme abordée à travers l’univers domestique, celui de l’intimité et celui du médical.

Le langage, qui s’insère de plus en plus à même les œuvres, informe également la démarche de l’artiste au point d’en devenir le mode d’articulation central : ses séries, non plus des œuvres déclinées sur un même thème, prennent la forme d’assemblages à lire comme des phrases. Chaque dessin, collage et objet y deviennent les fragments d’un récit ouvert, changeant au gré de leur déploiement dans l’espace.

Room(s) to move : tu, premier volet du projet, pose un regard sur l’image publique de cette femme en s’attardant, entre autres, aux questions du rôle et des normes sociales, de l’éducation, des prescriptions et des définitions auxquelles les femmes doivent répondre.

Visite commentée et vernissage le samedi 26 août 2017 à 14 h

Nous sommes tous des brigands / We are all Robbers

Depuis le début des années 2000, Karen Tam étudie l’esthétique des espaces habités par une culture chinoise occidentalisée, tel qu’il en existait au début du 20e siècle. L’artiste montréalaise est reconnue pour ses installations composées d’objets fabriqués de ses mains reconstituant salons de karaoké, restaurants, fumeries d’opium, et boutiques de « chinoiseries ».

L’exposition Nous sommes tous des brigands / We are all Robbers insinue, non sans humour, que l’art, l’économie et la culture prennent forme grâce au vol. Cette « culture du vol » — ou de l’emprunt — ne va pas sans rappeler les enjeux actuels de l’art contemporain où droit d’auteur et authenticité de l’œuvre sont malmenés, diront les tenants de la tradition ; où ils s’ajustent à une nouvelle réalité, répliqueront les plus audacieux. À EXPRESSION, les installations proposées par l’artiste sont composées d’objets réalisés au cours de la période 2008-2017 : des cyanotypes, des découpages, des vases en papier mâché, des pagodes et des « arches d’entrée de quartier chinois » en format réduit de même que des objets collectés auprès de la communauté maskoutaine. Depuis 2016, Karen Tam explore de nouvelles avenues : les activités missionnaires au Québec ; celles des jésuites qui ont mené à la création du Musée d’art chinois et celles qui évoqueront certainement des souvenirs que nous pourrions résumer par ces quelques mots : Acheter un petit Chinois !

L’exposition Nous sommes tous des brigands / We are all Robbers est réalisée en collaboration avec le Musée régional de Rimouski, où elle sera présentée, du 15 février au 27 mai 2018. 
Visite commentée et vernissage le samedi 11 novembre 2017 à 14 h

Karen Tam, vidéo de l’exposition Nous sommes tous des brigands / We are all robbers présentée à EXPRESSION, 1 min 59 s. © NousTV