D.E.Mo

Projet évolutif présenté en collaboration avec le Musée régional de Rimouski
Démonstration. Expérimentation. Monstration.

D.E.Mo s’inscrit dans le cadre d’une investigation de longue haleine menée par Laurent Lamarche sur les phénomènes optiques et le potentiel de transformation de la matière. À la fois finalité et processus, le projet est l’occasion de présenter des expériences préliminaires ou intermédiaires, de confirmer ou d’infirmer des hypothèses ainsi que d’effectuer un retour sur les démarches artistique et technologique menées par Lamarche. Le centre d’exposition devient laboratoire. Ce concept du « musée-laboratoire » s’inscrit dans la continuité de la pratique de cet artiste visuel, qui préconise une imagerie scientifico-fictionnelle et procède selon une méthodologie scientifique, sans cependant adopter un discours ou des objectifs de nature afférente. Lamarche structure sa pensée et son processus créatif tel un scientifique.

La sélection d’oeuvres proposée dans le cadre de D.E.Mo comprend des photographies ainsi que des installations expérimentant la projection et la diffraction de la lumière. La matière et le dispositif sont au coeur de la démarche de l’artiste, et ce, même si l’« objet » ne se retrouve pas toujours à l’avant-plan, parfois temporairement éclipsé par les images et atmosphères qu’il génère. C’est en effet le matériau – notamment la matière plastique et divers items issus du quotidien – qui lui inspire la série de manipulations et d’expérimentations caractéristiques de son processus créatif. Son univers stimule l’imagination, évoquant tantôt les images prises au microscope électronique à balayage, la culture de microorganismes, les courbes planes dessinées à l’aide d’un Spirographe et la technologie de pointe.

Entre la recherche esthétique, l’élaboration de fictions et l’étude de phénomènes, Laurent Lamarche s’est fait prendre au jeu du scientifique. Sa démarche s’apparente à celle du fantasmagore, expérimentateur du siècle des Lumières dont les performances alliant démonstrations savantes et divertissements émerveillaient le public. Engageant, immersif et expérimental, son muséelaboratoire multiplie les possibles et décloisonne les disciplines.

Visite commentée et vernissage le samedi 6 février 2016 à 14 h

De la quête du sublime au temps de la virtualité

Karoline Georges s’intéresse au déploiement de la conscience, à la quête du sublime, au désir de transcendance, à la volonté de dégager un corps subtil d’un corps grossier pour accéder à une dimension d’expérience purifiée, voire virtuelle. Ici, le processus de sublimation se décline sous différents angles esthétiques, métaphysiques ou poétiques.

Depuis le début de sa démarche artistique, littérature, photographie, vidéo côtoient la performance, la poésie sonore et plus récemment la modélisation 3D.

L’exposition présentée à EXPRESSION, intitulée De la quête du sublime au temps de la virtualité, retrace une décennie d’exploration du continent numérique, où le virtuel, le réel et la fiction s’entrecroisent pour façonner un langage hybride, un lieu de poétisation inédit. Que ce soit à travers Repères – suite de tableaux vidéographiques mettant en scène des fragments poétiques dans une dizaine de métropoles nord-américaines et européennes, par le biais du projet Objets de sublimation – articulé autour de l’incarnation numérique de la narratrice de son roman Ataraxie afin de poursuivre la quête esthétique du personnage dans la dimension même de l’image où elle souhaite se parfaire – ou encore par les capsules d’animation 3D du Programme d’entraînement à l’usage d’une conscience hygiénique qui donne la parole à une créature informatique, Karoline Georges explore ce même désir d’élévation, de dépassement des limites biologiques et perceptuelles.

Visite commentée et vernissage le samedi 21 mai 2016 à 14 h

L’origine d’un mouvement

L’exposition L’origine d’un mouvement réunit cinq installations récentes. Manon Labrecque poursuit son exploration de thèmes qui lui sont chers : le mouvement et ce qui en découle, comme l’animation, le ralentissement, l’arrêt ; la question du double ; le mutisme d’un corps ; la relation entre le toucher et le regard ; la prégnance d’un souvenir ; le présent ; l’expérience. Une figure est au centre de toutes les œuvres. Le visiteur découvre un corps, des fragments du corps d’une femme ; celle-ci retient un mouvement, relance une action, observe, dessine, s’estompe. Elle pense son ombre et l’apprivoise.

L’artiste a conçu apprentissage et touchée, deux installations vidéo qui entretiennent un lien étroit avec une image en mouvement projetée et une image fixe dessinée, dans un rapport d’échelle vertigineux. L’œuvre dessous ma chair rouge repose sur deux temps d’un visage qui semble se dissoudre sous nos yeux. L’installation moulin à prières invite le visiteur à circuler dans le mouvement, le son et les images fugaces. Un ensemble de dessins déposés sur des chevalets, les uns, offre diverses représentations où l’artiste, les yeux fermés, tente de se remémorer une sensation, une expérience.

L’origine d’un mouvement a fait l’objet d’une diffusion à AXENÉO7 à Gatineau, du 1er avril au 2 mai 2015 ainsi qu’à la Galerie d’art Louise et Reuben Cohen à Moncton au Nouveau-Brunswick, du 7 octobre au 22 novembre 2015.

Depuis Les témoins, exposition présentée en 2003 à la Galerie de l’UQAM sous le commissariat de Nicole Gingras, L’origine d’un mouvement, accueillie par EXPRESSION, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe, est, à ce jour, le projet le plus audacieux de Manon Labrecque.

Visite commentée et vernissage le samedi 10 septembre 2016 à 14 h

L’objet et le territoire

Exposition présentée en deux volets, à Plein sud, centre d’exposition en art actuel à Longueuil et à EXPRESSION, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe.

Céramiste de formation, sculpteur et muraliste, Gilbert Poissant puise ses sources de création dans les domaines du design et de l’architecture. Il a développé autour de la céramique, ainsi qu’avec les objets usuels tirés de son étonnante collection personnelle, une variété impressionnante de modes d’expression, allant de leur mise en espace jusqu’à leur numérisation en passant par une mise en boîte et un système de classement.

À travers cette production polymorphe où se croisent les champs disciplinaires dont il explore éminemment les enjeux, Poissant s’est imposé une véritable discipline. À partir de La collection, amorcée en 2005, son propre inventaire d’objets s’est vu transformé, réinterprété, régénéré sous l’action de gestes répétitifs et rituels jusqu’à prendre la forme d’un vaste répertoire de signes graphiques et lexicaux. Positionnant la notion de territoire au cœur de sa démarche, Gilbert Poissant fait ainsi de la zone sculpturale et architecturée un espace de dialogue, ouvert et dynamique.

Pour le volet à EXPRESSION, collages, impressions au jet d’encre, murales de porcelaine, objets-installations, maquettes et boîtes-coffrets témoignent des multiples déclinaisons d’un système issu du corpus Le jeu du collectionneur, scrutant les potentialités perceptives et interactives qu’offre le langage de l’objet. Le temps prend donc une importance capitale dans son travail, le temps long, lent et méthodique qu’impose la durée du geste réitéré, comme celui du savoir-faire de l’artiste-artisan.

Si le vocabulaire que déploie Gilbert Poissant raconte l’accumulation d’une vie, la sienne, il cumule aussi les bribes d’une histoire du monde, la nôtre.

Un second volet de l’exposition L’objet et le territoire est présenté à Plein sud, centre d’exposition en art actuel à Longueuil, du 12 novembre 2016 au 28 janvier 2017.

Visite commentée et vernissage à EXPRESSION, le samedi 19 novembre 2016 à 15 h 30
Vernissage à Plein sud, le samedi 19 novembre 2016 à 13 h