La révolte de l’imagination
Une rétrospective

Coproduction du Musée régional de Rimouski et d’EXPRESSION, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe. Une publication coéditée par les deux institutions muséales accompagnera cette exposition.

L’exposition rétrospective Mathieu Beauséjour. La révolte de l’imagination présente une démarche artistique où des préoccupations politiques et sociales, esthétiques et poétiques, sont intimement imbriquées. Ce survol de carrière met en lumière l’engagement sans cesse renouvelé de l’artiste envers des valeurs anticapitalistes et libertaires, qui s’incarnent dans des œuvres polysémiques alliant une inventivité conceptuelle et un souci esthétique certain. Loin d’être subordonnées à l’exigence d’un propos politique univoque et utilitaire, les œuvres de Beauséjour joignent à une posture révolutionnaire et romantique un regard critique sur les avant-gardes politiques et artistiques.

Ce survol de l’œuvre de Mathieu Beauséjour produite entre 1991 et 2014 permet de dégager une solide cohérence dans l’intérêt porté aux questions d’ordre macropolitique, constantes dans ce parcours esthétique et formel évoluant parfois au gré de déplacements subtils, parfois au gré de tournants plus marqués. Beauséjour apparaît ainsi tel une figure anachronique dans le milieu de l’art actuel au Québec – où l’engagement se décline bien souvent dans les registres du micropolitique – en abordant de front des questions macropolitiques dans une démarche où la révolte semble avant tout portée par l’imagination.

La révolte de l’imagination, c’est l’expression d’une attitude tout à la fois révolutionnaire et romantique qui explore le réel et son dépassement, au profit d’un avenir utopique. Empruntant les mots d’Henri Lefebvre, nous dirions qu’il s’agit d’une « sensibilité romantique, plus importante que l’idéologie (ou si l’on veut [d’une] idéologie vécue sur le mode de la sensibilité) ».

Le lancement de la publication rétrospective Mathieu Beauséjour. La révolte de l’imagination aura lieu lors du vernissage de l’exposition. On y retrouvera un essai de la commissaire Andréanne Roy ainsi que des textes de Robin Simpson et de Sonia Pelletier.

Visite commentée et vernissage le samedi 14 février 2015 à 14 h

SATELLITES

Commencée à la fin des années 1990, la recherche artistique de Jean-Pierre Aubé s’est d’abord effectuée en prenant en compte la notion du paysage, laquelle émerge au sein du « pagus », soit la délimitation d’un territoire habité. Dans cette optique, le paysage se limite à la frontière qui le fait être. Très tôt, cependant, son exploration s’est poursuivie au-delà de ce qui se manifeste, en fonction de notre connaissance du monde perçu.

Avec la captation des VLF (Very Low Frequency) qui a donné lieu à plusieurs œuvres, dont VLF Natural Radio (2000-2004) ou avec la série Électrosmog (2009 - 2012) orchestrée à partir de radiofréquences, Aubé effectue la saisie de variations inédites de notre expérience du paysage. À l’aide d’une technologie appropriée, qu’il lui faut le plus souvent développer, il capture et matérialise des phénomènes électromagnétiques qui ne sont ni audibles ni visibles à partir de notre perception sensorielle. En outre, inspiré par des méthodes scientifiques, notamment en astrophysique, il extrapole le sens du paysage en le transformant en des installations visuelles et sonores. Depuis Titan et au-delà de l’infini (2007), 31 soleils (Dawn Chorus) (2010) et Exoplanètes (2011), Aubé emprunte à diverses données scientifiques et techniques les outils nécessaires à produire des aspects visuels et sonores de l’univers alors que le mystère de son commencement demeure entier.

Pour l’exposition présentée à EXPRESSION, ces visions de l’univers sont relayées par un questionnement sur la situation de notre planète alors qu’elle est devenue un territoire sous haute surveillance. Si la série Électrosmog soulève, au cœur des activités de télécommunications, différents enjeux politiques et économiques, il s’agit dorénavant de souligner d’autres formes de menaces. Avec les multiples satellites artificiels qui sillonnent la planète au service d’intérêts particuliers, la terre, comme environnement global, est devenue un champ d’observation contrôlé. Toutefois, en présentant cette insertion géo-politico-technologique par l’entremise de divers dispositifs artistiques (vidéos, photographies, installations sonores), Aubé nous propose de « fictionner le réel » afin de mieux le penser1.

Vernissage et visite commentée le samedi 23 mai 2015 à 14 h

1. « Le réel doit être fictionné pour être pensé ». Jacques Rancière, Le partage du sensible. Esthétique et politique, Mayenne, La Fabrique éditions, 2006, p. 61.

ORANGE 5e édition. Les Viscéraux / Une esthétique de l’appétence

Les Viscéraux / Une esthétique de l’appétence
ORANGE, L’événement d’art actuel de Saint-Hyacinthe 5e édition

Espaces
Pavillon EXPRESSION : 495, avenue Saint-Simon, Saint-Hyacinthe
Pavillon ORANGE : 1775, rue des Cascades, Saint-Hyacinthe
Pavillon JAPONAIS : 1767, rue des Cascades, Saint-Hyacinthe
Comté de KAMOURASKA : plusieurs lieux d’exposition

Nos expériences précoces structurent nos comportements alimentaires. À partir de la quête instinctive du lait maternel, jusqu’à l’acte de prédation, en passant par la cueillette ou la pêche, l’humain s’ingénie à trouver ou à produire les nourritures nécessaires à sa survie. L’appétence, l’appétit, le besoin, le désir et l’envie : que recouvrent donc ces mots si on les associe au labeur des artistes ? D’où provient leur voracité ? Existe-t-il une pulsion de création issue d’une source similaire à celle de la faim et de la privation ? Si l’agriculteur sème, cultive et récolte, si l’éleveur « élève » des animaux voués à nourrir la communauté, les artistes sont des créateurs qui sèment, cultivent, élèvent et subliment des émotions qui alimentent l’esprit et l’imaginaire collectif.

Les viscéraux, ce sont ces artistes-nés, « engagés » dans un quotidien créatif constamment renouvelé, et qui font de leur vie une oeuvre d’art. Dans ce contexte de réflexion et d’exploration qu’est ORANGE, qui comprend un volet exposition et un volet art performance en résidence, sont présentées les oeuvres de trente artistes visuels, dont dix d’entre eux sont issus de l’art performatif. La « faim » du monde est avide… et l’art est viscéral.

Ouverture le samedi 19 septembre 2015 à 14 h

Site Internet de l'événement

Lien vers la publication.

Reportage vidéo lors du vernissage de l’événement ORANGE, l’événement d’art actuel de Saint-Hyacinthe - 5e édition, 3 min 9 s. © NousTV

Sur les lieux

Sur les lieux est une exposition qui se concentre sur le travail photographique de Yann Pocreau produit dans les dix dernières années. L’artiste s’est principalement intéressé à la qualité plastique de la lumière dans l’image photographique. Alors qu’il met en scène le corps – le sien – dans différentes postures et qu’il l’inscrit dans des lieux singuliers (intimes ou publics), l’artiste s’intéresse aux potentialités architecturales de ces lieux, qu’ils soient fortement connotés historiquement, dévastés par les éléments ou en chantier. Dans ses plus récentes productions, plus particulièrement la série Chantiers, Pocreau a démontré une grande maîtrise de la lumière en la révélant sans artifice. OEuvres minimalistes dans leurs compositions, formes épurées révélant des aplats, les images réalisées par l’artiste dans cette série se rapprochent de la peinture plasticienne des années 1950.

Autant dans ses oeuvres du début que les plus récentes, Yann Pocreau opère un dialogue constant entre la photographie et l’architecture. L’intégration de l’installation dans sa pratique actuelle lui permet de sortir du cadre de la photographie en tant qu’image unique. En explorant l’objet photographique, l’artiste interroge la nature même de l’image en soulignant son caractère construit, que ce soit par l’appropriation d’images déjà existantes qu’il modifie ou par d’habiles mises en scène de la lumière qui sculptent l’espace d’exposition.

Dans la continuité de sa pratique plus récente, qui s’intéresse aux potentialités de la lumière artificielle, Yann Pocreau présentera un nouveau corpus d’oeuvres. Le lanterneau, élément architectural unique au lieu d’exposition, servira de matière à l’artiste dans la création d’une oeuvre in situ. Cette mise en espace, activée à certains moments par la présence des visiteurs, portera essentiellement sur une radicalisation de la lumière, celle-ci devenant image. Sur les lieux est conçu comme un parcours où se croiseront des oeuvres inédites, mais aussi une sélection d’oeuvres antérieures (Définir la lumière locale) et plus récentes (Croisements), pour situer la pratique de l’artiste.

Un 2e volet de l’exposition Sur les lieux sera présenté au Musée d’art contemporain des Laurentides, du 22 mai au 14 août 2016.

Visite commentée et vernissage le samedi 7 novembre 2015 à 14 h

Un court métrage réalisé par des élèves du Cégep de Saint-Hyacinthe, dans le cadre du cours de documentaire de la session d'automne 2015, être visionné ci-dessous.

Court métrage réalisé par des élèves du Cégep de Saint-Hyacinthe lors de l’exposition Sur les lieux présentée à EXPRESSION, 5 min 26 s.