Artiste conceptuel montréalais, Michael A. Robinson travaille sur un corpus d'œuvres à forte teneur émotive, transgressant ainsi certaines notions dominantes en art et en ce qui a trait à la spécificité des genres artistiques. Ses œuvres questionnent directement et littéralement la nature même de l'expression créative et la condition de l'artiste. En combinant langages figuratif et formel, approches conceptuelle et expressionniste, l'artiste poursuit une démarche où les œuvres jouent délibérément sur la candeur et la fragilité des gestes inhérents au travail de création artistique. Regroupant des dessins, des installations et des sculptures, L'horizon des événements s'édifie sur une mise en abyme du moment précis où émerge une œuvre dans l'esprit de l'artiste. Non porteuses de sens, les œuvres se déploient plutôt en un mouvement d'implosion en invitant, de ce fait, le spectateur à ressentir à son tour l'expérience à l'origine de leur création.

Vernissage le samedi 19 janvier 2008 à 15 h.
Conférence de Michael A. Robinson le mercredi 30 janvier 2008 à 19 h.

Originaire de Lévis et anthropologue de formation, Richard Baillargeon poursuit depuis une vingtaine d'années un travail photographique, dont l'intégration des mots à même le support de papier tisse une trame de laquelle merge un récit ouvrant sur de multiples brèches poétiques. Nourrissant sa réflexion des traces laissées sur le support argentique ou numérique, il explore le potentiel de sens à même la matérialité de la photographie, de son grain, de sa texture.

Artiste montréalaise, Johanne Gagnon poursuit depuis plusieurs années le singulier projet qui consiste à établir l'archéologie de sa maison idéale. Allégorie du geste artistique, ce projet d'habitation se veut une réflexion sur le statut de l'artiste et sur la singularité du processus de création, sans pour autant viser sa matérialisation. Par la poursuite de cette démarche artistique, Johanne Gagnon fait la démonstration qu'il n'est pas nécessaire d'édifier pour accomplir. Pendant plus d'une dizaine d'années, elle a mis en exposition les différentes étapes constituant une telle entreprise : esquisses, plans, aménagements intérieurs, sculptures-installations, études des passages entre l'intérieur et l'extérieur de l'habitat et choix décoratifs ont permis de questionner l'édification de la forme. L'exposition proposée recoupe une succession de moments en atelier présentés selon un ordre chronologique et à travers lequel se profile une longue suite de mises en représentation de la construction d'une forme. L'exposition de Johanne Gagnon, Moments d'atelier, 1990-2003, sera accompagnée d'une publication coéditée par EXPRESSION et Plein sud.

Cozic est né au monde des arts visuels à la fin des années soixante, du travail conjoint de Monic Brassard et d'Yvon Cozic. Duo d'artistes québécois, Cozic entraîne les spectateurs à la rencontre de l'art, d'un point de vue à la fois ludique et participatif. Depuis plus de trente ans, son dévouement pour une plus grande « socialisation » des matériaux et son écoute empathique des formes lui ont permis de se définir un périmètre de production singulier, au sein duquel l'objet d'art se pose comme relais à l'objet domestiqué. Puisant ses sources et motifs dans le quotidien, Cozic réalise des interventions artistiques qui allient humour et poésie. Pour EXPRESSION, les artistes proposent de décoder la couleur des mots afin d'élucider les correspondances « graphies-phoniques » des dessins et objets exposés, à partir d'un abécédaire nommé code Couronne. Ce n'est qu'à l'examen du Décodeur que le visiteur peut faire une lecture des cercles chromatiques présentés. L'exposition de Cozic, L'Art c'est faire du bruit en silence, est accompagnée d'une publication comprenant un essai de Marie-Eve Beaupré.

Le travail de Daniel Olson, artiste montréalais originaire de Santa Monica, en Californie, s'échelonne sur plus d'une vingtaine d'années. Composées de multiples représentations, ses œuvres s'attardent tout particulièrement sur le rôle de l'artiste au sein de son travail, participant ainsi à ce désir de joindre l'art et la vie, mais également d'interroger la notion d'identité, qui est altérée par le lien à autrui. Par sa démarche, Daniel Olson met en relation son univers avec une culture visuelle puisée notamment dans la littérature et le cinéma. De ce rapport se dégage une série d'objets et d'expériences de toutes sortes, où le plaisir accordé aux mots, aux jeux de langage et au processus de création teinte l'esthétique de cet artiste. L'exposition présentée à EXPRESSION, organisée par le commissaire André-Louis Paré, se veut un bilan conçu comme une ouverture sur le présent, à partir d'une sélection d'œuvres réalisées depuis 1990. Cette exposition est accompagnée d'une publication.